Au nom du Père
مساحة حرة JUN 21, 2014
C’est en rendant mon sang pur comme je l’ai reçu que j’écris au Nom du Père, lavant ces mots de l’affront qui macule.

La paternité est sujet couramment débattu ces derniers temps. Des lois légalisant le mariage d’un père avec sa fille adoptive, aux accusations macabrement obscènes qui nous rappellent les douleurs de Catherine de Russie, en passant par les incestes répétés dans certains quartiers de la ville et les martyrs qui reçoivent toujours les délégations étrangères, l’idée de la paternité a été vulgarisée. Le père n’est plus aujourd’hui qu’un être haineux, un monstre de perversité, ou une larme qui perd de sa sincérité, une arbalète d’arsenal déclassé.

Tout ceci est, pour le moins que l’on puisse dire, une tragédie, notamment dans cette partie du monde où la cellule familiale est toujours – c’est ce que l’on prétend – l’un des piliers fondamentaux de la société. La paternité a perdu son sens ancestral et la famille est devenue un champ où les uns exercent sur les autres un pouvoir que l’argent, la tradition, et la faiblesse leur confèrent.

C’est dans sa perception de la paternité qu’une société se révèle. Aujourd’hui, au sein de cette folie, mon père est l’offensé, mon père est la victime.

Au nom du père,
Au nom de l’homme auquel je dois le jour que je respire,
Au nom de l’homme que j’aime et que je vénère,
Au nom de chaque père qui, en temps de guerre, a pleuré la perte d’un enfant,
Au nom de chaque père violé par l’injustice des temps,
Au nom de chaque enfant qui a connu la joie par son père,
Au nom de mon père,
Je réclame justice!


Justice pour la paternité perdue, justice à l’amour incompris, justice à la douleur inconcevable, justice aux larmes qui remplirent le Styx,
Je réclame cette justice oubliée à un monde parricide, à des lois parjures, à des cœurs de granit, à des hommes  qui, dans leur faiblesse, ont ravagé la paternité, l’amour pur d’un père pour ses enfants!

La haine et l’amertume me rongent. Je vois le père périr dans les marécages de l’inhumanité. C’est mon père qui disparait.
Mon mal augmente à le vouloir guérir. L’absurdité de ce combat abat mon âme non prévenue. Ma défaite certaine m’égare. Je ne demande que soit restitué l’ordre de l’humanité.

Au nom de l’homme auquel je dois la jeune femme que je suis devenue, auquel je dois les  plus beaux moments, l’homme auquel je dois mes plus beaux moments, l’homme dont le support a permis à mes plaies les plus profondes de cicatriser, je demande l’incarcération de tout infâme qui, par ses bas instincts, a violé le doux sens du mot de père.

Du fond de mon cœur, bonne fête à tous les pères en ce solstice d’été 2014.

Finalement, confession est due. Aurais-je été un homme, j’aurais voulu être un père comme le mien.
مساحة حرة JUN 21, 2014
إستطلاع
مجلة آفاق الشباب
عدد استثنائي
إقرأ المزيد